lexique  
Epicurien
  partisan d'une morale qui se propose la recherche du plaisir d'après la doctrine du philosophe Epicure.
La "life"
  Le mot le plus utilisé par Booths. Souvent associée à des moments de plénitude.
"Peacefull"
  L'équivalent pour le commun des mortels du "C'est cool".
"Fuckin' weather"
  Qu'il pleuve ou qu'il vente, c'est un fuckin' weather quand le Djé a réussi un examen, fait un bon mix, réussi un service cuillère, bu une despé ou fait un peu de monney à NYC.
"Ocean and temperature"
  Un morceau techno qu'il écoutait en boucle à la Q, en faisant cuire ses croque-monsieurs dans son petit four.
"Bonnard"
  Adjectif souvent associé à quelques moments agréables de la vie se trouvant souvent au premier étage du Badoula, à Saint-Jean, devant un bon tonneau de despé, en tenue de sport svp.
last - 20/12/03

vidéo    
QP1C - coming soon
last - 20/12/03

DJ Booths - ::matthieu forichon::
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En cette période de Noël, nous sommes en droit d’exiger de la vie de petits contes comme lorsque nous étions enfant. Une grande forêt avec un grand sapin (de Noël), décoré de boules (de Noël), de guirlandes (de Noël) et avec tout plein de cadeaux à ses pieds (au sapin de Noël). Ce qu’il y a de bien dans les contes de Noël, c’est que l’on ne se demande pas ce que fout ce sapin décoré au milieu de la forêt. D’ailleurs dans cette dernière il n’y a pas qu’un grand sapin décoré, il y a également des élans qui volent, un gros père Noël (il faut dire que Noël ne dure que deux jours et que le reste du temps, il ne fait que bouffer des hamburgers au Quick du coin avec ses potes les lutins), des gens qui sourient connement à leur gosse, des queues interminables dans les magasins, etc. Bref, ne comptez pas sur moi pour vous parler de Noël sur cette page, je laisse le soin à J.P-Peyrnaud de le faire dans son JT de 13 heures. Au pire allez vous acheter Harry Potter (1000 pages de sapins et de lutins).
 

Non, moi je vais vous parler d’un conte moderne avec une bonne morale et tout plein de nouvelles technologies, de sexe, d’alcool et d’argent. Un vrai conte en quelque sorte. Parce que même si vous direz tous merci à votre famille en découvrant l’encyclopédie sur 20 DVD-ROM que cette dernière vous aura offerte (avec quelques papillotes et une mandarine), n’empêche que si vous aviez plein de tunes, des femmes canons (ou des mecs canons, çà existe aussi, regardez les « dieux du stade » !) et tout le reste et bien je pense que vous seriez encore plus content que devant la définition du «pingouinard» de votre encyclopédie (pingouinard : croisement génétique entre un pingouin et un fouinard, le fouinard étant un pokémon). Et bien moi j’en connais un qui a vécu tout çà, un de mes potes.
C’est la vie de cette personne que je vais vous conter dès à présent. Son nom : DJ Booths (photo ci-dessus). J’ai connu Jérôme, alias Djé, (qui deviendra par la suite DJ Booths le temps de quelques soirées techno-mix) pendant mes études. Il venait de Pujot (en Avignon). A l’époque, nous devions former des trinômes pour passer les examens oraux hebdomadaire. Sur la feuille, il ne restait plus beaucoup de place, je me retrouvai donc avec ce monsieur Jérôme et un autre gars de Chambéry, j’ai nommé Gregory alias Greg qui deviendra par la suite, Grigs, Gravigs, la chipo, golden chipo, ou void* pour ses collègues informaticiens (j’aurai l’occasion de revenir sur son cas dans un prochain numéro). Nous venions de former ce qui allait devenir le légendaire trinôme B13. Je dois avouer que cette époque me fascinera toute ma vie. C’est lors de ces colles à trois que j’ai appris à cerner le Djé (le Grigs aussi d’ailleurs). Je pense que je ne peux pas vous parler de lui sans m’attarder un peu sur cette période et vous en citer quelques scènes mythiques. Car c’est dans ce « vietnam scientifique » que s’est forgé le Djé du 21ème siècle. Dans cet article, je garderai de la science la rigueur de la présentation et vous proposerai donc le plan suivant. Section 1 : « Djé et les études scientifiques ». Section 2 : « Djé et la life » (époque mix/techno/despé/volley-ball). Section 3 : « Le Djé de QP1C ».
 
Section 1 : Djé et les études scientifiques (époque viole de gambe/tableaux noirs). « Yesssssssssssssss brother » est peut-être la phrase que nous avons le plus souvent entendu avec le Grigs en sortir de colles. Elle était souvent le résultat d’un examen oral réussi de la part du Djé rarement du à des révisions poussives exercées la veille (comme ne le préconise d’ailleurs par le magazine Phosphore ). Le Djé était un virtuose de la colle oral et n’a que très rarement minoré le B13 (je parlerai de Greg la prochaine fois). Déjà à l’époque il savait utiliser à bon escient les perches que la vie lui tendait mais sa grande force résidait dans sa capacité phénoménale à baratiner l’examinateur. Il vous est sans doute arrivé (au moins une fois dans votre vie) de discuter avec quelqu’un d’un sujet dont vous ne soupçonniez pas l’existence avant que cette personne ne vous en parle (persuadée, elle, que vous êtes bien calée sur le propos). Votre interlocuteur parle, parle, parle, vous hochez sans arrêt la tête en signe de compréhension, ponctué de-ci de-là par des « moui », « tout à fait », « bien sûr » et là Paf : votre interlocuteur marque un temps et vous jette dans la gueule, aussi sec : « Dans un espace vectoriel topologique séparé, toute partie compacte de ce dernier est bornée… ». Vous dites « Bien sûr, c’est clair » (le Djé aurait même poussé le vice à dire « C’est trivial ! »). Il rétorque : « Mais non ce n’est pas vrai du tout en fait, je me suis trompé ! ». Et vous : « Ah oui clair, pas forcément bornée, tout à fait » (le Djé aurait poussé la traîtrise jusqu’à dire « C’est ce qui me semblait »). Et puis, de se reprendre, votre collègue termine : « Ah mais non… oui c’est çà elle est bien bornée, je confondais avec les espaces vectoriels topologiques hilbertiens compacts localement convexe à valeur complexe définie par une bijection sur des hyper-espaces triangularo-affines ». Et vous concluez par un petit « et oui ! » (tout petit, vous savez que vous jouez la pause café).
Le Djé connaissait comme nous tous cette technique mais lui la maîtrisait parfaitement (je parlerai de Greg la prochaine fois). Certes il y eut quelques dérapages mais ils restèrent anecdotiques. Djé nous a démontré, sous les yeux ébahis de l’examinateur, que 0 = 0, en 45 minutes et deux tableaux remplis. Ce jour-là il a minoré (je parlerai de Greg la prochaine fois). Toutefois, ne se dégonflant pas, il a soutenu que son résultat était juste.Cela ne faisait aucuns doutes : Djé était talentueux dans l’art du phrasage. Il finirait dans le commerce, le bizness, la « life » comme il s’amusait à nous le répéter souvent. Et il a réussi sans toutefois se priver des bonnes choses de la vie à caractères non scientifiques, thème que nous allons aborder dès à présent.
 
 
Section 2 : « Djé et la life » (époque mix/techno/despé/volley-ball). Résumer Djé à la science serait lui manquer de respect il me semble. Je me souviens qu’il était souvent à la tête de la mode lounge de l’époque. Underground avant l’heure, Djé faisait passer la « life » avant les contraintes du quotidien. J’ai appris çà de lui. Plus tard, j’ai appelé ce mouvement la « Djé Touch », carrefour de nombreuses influence musicales, graphiques et fashion. Qui aurait-cru en le voyant dans sa piaule de la Q (la quarantaine – foyer étudiant de Lyon) qu’il caresserait les rampes d’ascenceur des plus hauts buildings américains ? Moi je m’en doutais un peu ma foi. La France était trop petite pour lui. La naissance de la «Djé touch » remonte aux classes préparatoires lorsque nous étions au bureau des élèves en spé. J’étais le responsable du journal du bahut et mister Djé était responsable « soirée ». Il partageait cette lourde tâche avec le stéphane noiret. Soucieux de réussir ces teufs et de marquer l’histoire du mix, Djé avait ressorti ses platines de scratch. Lorsque je lui demandais si cette passion pour le mix était née lors de son élection au BDE, il m’assurait que c’était loin d’être le premier disque qu’il astiquait et qu’adolescent, il en avait « ruiner des diam’s sur la platine de la madre » (les initiés comprendront). Je préférais ne pas juger la qualité des remix du Djé en live et me contentais de dire que je n’y connaissais rien en techno-scratch. Toutefois, son rêve était ailleurs lorsqu’il mixait, la main gauche sur la platine, et la droite manipulant avec dextérité le décapsuleur à despés (livrés par caisse entière pour qu’il reste « peacefull all the fuckin’ night ». L’avenir de DJ Booths – c’est à cette époque qu’il a endossé pour la première fois ce pseudo - n’était pas à Lyon mais bien à Ibiza. A relayer un David Guetta au décapsulage de despé pendant qu’il mixait devant des «bikini bitches» (à ce propos, en parlant de bikini, saviez-vous que Bob l’éponge habite Bikini Bottom ? Vous ne connaissez pas Bob ? Allez donc apprendre à le dessiner pour tuner l’intérieur de votre panda 4x4, ici). Bon c’est vrai qu’on entend plus parler de Guetta que de DJ Booths. D’un autre côté, et peu de personnes le savent, c’est Djé qui est à l’origine du nom des soirées ibizo-panamienne « *** me, I’m famous ». Eh oui, quand même, çà le fait. L’époque techno-mix du Djé s’est essoufflée en fin de classes prépas. Il a rangé les vinyles et sorti le short Décathlon.

Il a quitté la période mix pour intégrer notre fameuse équipe de volley-ball (avec le Nouf). Le monde de la nuit l’avait cassé, il devait se refaire une santé. Il prit son rôle d’attaquant très au sérieux et après avoir caressé les plus belles platines, il caressait à présent le filet en lâchant régulièrement des « fuck » lorsque la balle s’écrasait mollement dans le filet suite à un smatch des plus moyens (en finale de la coupe inter-école "babybel-BHV"çà vous tue un homme !). Il avait fait du service cuillère sa spécialité. D’un coup sec il tapait fortement la balle (lâchant pour le coup un « yesssssssss »). La balle filait verticalement au-dessus de sa tête, touchait le plafond et retombait devant lui. L’arbitre sifflait. Point pour l’équipe adversaire (en finale de la coupe "Bricorama-Villageoise International Volley Cup of Lyon", çà tue une équipe!). Non, le Djé n'était pas fait pour la compétition. Son kiffe était dans l'entrainement. Chaque mardi soir, il n'hésitait pas à repousser ses limites sous nos yeux ébahis. Il enchaînait les services. Il en redemandait à chaque fois sans se soucier du lendemain. Des despés, des despés et encore des despés et pas des bouteilles, non… des formidables de despé… Qu’est-ce qu’on a pu se mettre après les entrainements de volley. Une fois minuit passé, Djé rejoignait la Q, en short decathlon avec la "saucisse" (sac en forme de saucisse pour ranger en long 5 à 6 ballons de volley, très ridicule, inesthétique et gênant dans le métro), et Nouf et moi allions écouter du Eels pour s’endormir « peacefull ». J’entend encore le Djé hurlant dans les rues de Saint-Jean : «Ah c’est bonnard la life!». Le TP mapple le lendemain l’était moins. L’époque Volley-Despé a pris fin lors de notre défaite contre l’équipe des filles de prépas… De là, à parler d’un échec ! Djé rentrait maintenant en école d’ingénieur, sa destinée commençait à prendre forme. Fini les platines, les compétitions sportives, il regardait plus loin… Il irait à « Question pour un champion », dresser du Lepers, tel était maintenant son objectif.
 
Section 3 : « De NYC à QP1C ». 2001 - NYC - Après avoir sillonné la France, le Djé s’en va manger du Burger King et boire des Buds aux States. Il le sait, on ne passe pas à "Questions pour un champion" facilement. Il faut avoir des bagages, lu des livres, vu des films, caressé le monde, croqué la grosse pomme. C’est à Wall Streets qu’il fait ses premières armes, crash ses premiers serveurs. Son ex-compagnon de platine est à l’ONU. Le monde est petit. Djé est maintenant dans le monde de la money, de la « easy money » comme il se plait à le dire. Il loge dans un petit 100 m² à quelques pas des Twin's. Nous sommes l'été 2001 lorsque nous discutons ensemble "Bacardi et Fuckin' terrasse avec vue sur NYC" via MSN. Ce sera notre dernière conversation Lyon/NYC avant ce que le monde a coutume d'appeler maintenant "les évenements du 11 septembre". Je me souviens de ce 7 semptembre 2001, le jour de sa soutenance de mémoire de dernière année. Le Djé était revenu de NYC à Lyon pour l'occasion. Nous nous sommes croisés quelques minutes, le temps d'échanger quelques souvenirs communs et un peu d'avenir. Il était diplômé et s'approchait petit à petit de son objectif. Il rentrait sur NYC le mardi 11 septembre 2001... Ce jour-là, comme beaucoup de gens, je me suis assis comme un con devant la télé pendant les 12 heures de JT à regarder des milliers d'avions se crasher sur le quartier du Djé. Impossible de le joindre le bougre. Je remercie mes parents de m'avoir privé des téléfilms dramato-tragico-tristes américains de M6
durant mon enfance - je n'ai pas paniqué. Le Djé ne pouvait pas avoir été le roi du mix de nos soirées, le serveur spécialisé dans le service cuillère de notre équipe de volley, le king de la "fuckin life" et du "fuckin' weather" et finir connement dans un building. Non. Quelques jours plus tard je fus quand même rassuré de recevoir un mail du Djé. Son avion pour NYC avait été annulé. Il retournerait quand même à NYC finir son djob. Toutefois, je le sentais un peu moins "peacefull", ce qui peut se comprendre.

2002 a passé sans trop que l'on ait l'occasion de siroter une despé. De NYC, le djé s'en est allé à Paname, dans une banque. Se poser quelques temps avant de repartir pour Londres ou NYC de nouveau. Plus trop de nouvelles. Et puis, il y a quelques semaines, j'ai reçu un pli dans ma boîte aux lettres avec un CD-ROM. C'était le Djé qui me l'envoyait. Je l'ai mis dans le PC, monté le son et me suis retrouvé tout d'un coup devant une vidéo. Je fus ému, après quelques minutes, de voir mon Djé, petite chemise vichy, fructis dans les cheveux, l'oeil pétillant, les deux mains posées sur un bumper, derrière le pupitre de Question Pour Un Champion! Avec Julien et son carton de fiches jaunes devant. Ce dernier a présenté Djé comme étant dans l'informatique, amoureux de la grosse pomme. J'avoue que j'étais assez fier. Je me suis laissé aller à un petit "c'est fuckin' bonnard" devant mon écran. Le Djé y était arrivé. Il était passer à Question Pour Un Champion (je parlerai la prochaine fois des appartitions de Greg dans différentes émissions intellectuelles telles C'est mon choix et autres). Bon, il a perdu c'est vrai. Connement c'est vrai! Mais il a gagné une superbe encyclopédie sur les fresques nauvienno-plétoriennes de l'ère du Tobiltoquet Chantant pré-surivien en 12 volumes et un ordinateur Yoko avec avec un palm en plastique et une imprimante A7. Alors, en tant que témoin d'une telle réussite et au nom de toutes les personnes qui ont croisé (et elles s'en souviennent) la vie du Djé, je lui tire mon chapeau. Bravo Djé. Je sais qu'un jour il réalisera s on plus ancien souhait, celui qui lui tient le plus à coeur depuis que je le connais: être ministre de la "fuckin' life". Ocean and Temperature Booths !
 
 
matthieu  
 
 
1/ QP1C : « Question pour un champion ». jeu TV pour joueur aimant Julien Lepers, les fiches jaunes et les encyclopédies sur le Nil.
2/ Phosphore : magazine pour étudiant aimant les études et étudier.