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Yôko
Ogawa excelle dans la forme courte, fulgurante et subtile, qui
irradie son absence sereine et élégiaque de substance
sur des carreaux de faïence usés et hypnotiques.
Dans le présent récit, rédigé à
la première personne, c’est à une invraisemblable
et tranquille descente aux enfers qu’elle nous convie
matinée d’une richesse métonymique stupéfiante
autant qu’envoûtante. D’une prose opalescente
et clinique elle s’épanche des délires d’un
personnage féminin à la morbidité apaisée.
Cette jeune provinciale dont nous ne connaîtrons jamais
le nom narre son expérience d’une année
à la réception d’un singulier établissement,
insalubre et vétuste, nimbé d’un calme lancinant,
dont le but saugrenu est de naturaliser des spécimens
dans des dortoirs désertés. [...] |
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